28 juillet: Je pars du camping seule, pour une deuxième journée. Je suis dans la brume très dense. Je vis une expérience spéciale, j’ai l’impression d’être dans le vide ; c’est l’inconnu, puisque je ne vois pas plus d’un mètre devant moi. Quand je descends une côte, je dois mettre les freins, parce que sur l’accotement, il y a des obstacles du genre morceaux de bois, oiseaux morts et même un petit renard.
Je dois faire confiance aux conducteurs, j’ai l’impression qu’ils me voient à la dernière minute, je ne les vois même pas venir dans mon miroir.
J’arrête pour dîner avec Pierre et Chantal dans le motorisé ; je n’avais pas apporté mon lunch en sachant, avant de partir, qu’ils seraient avec moi vers midi. Je prends le temps d’enlever mes vêtements mouillés et je repars au sec. C’est la première fois que je porte les vêtements Cannondale, ils sont très confortables.
Je continue en me disant que le meilleur est à venir ; effectivement, la pluie a cessé et la brume s’est dissipée. J’arrive au camping de Pancake Bay avant mes amis, et je réserve notre site parce qu’il en reste seulement un avec électricité.
29 juillet: Le départ se fait sous la pluie, accompagnée du tonnerre et des éclairs. Après 20 Km, je dois m’arrêter dans un dépanneur pour me mettre à l’abri de fortes rafales de vent.
Je suis très bien accueillie par le propriétaire, Christopher, qui m’offre un café. Nous poursuivons la conversation en anglais et il me demande si je vais loin comme ça. Je lui dis que je fais la traversée du Canada en vélo et surpris, il me demande pourquoi… J’attends que la pluie cesse, et je repars avec un cadeau, offert gracieusement par Christopher.
« Christopher, merci pour ta générosité et ton accueil chaleureux. »
Quelques Kilomètres plus tard, je rencontre un mexicain, Philippe, qui fait la traversée du Canada, mais dans le sens inverse, soit vers l’ouest ; il voyage seul, avec tous ses bagages. Il prend le temps de traverser la route pour venir me parler et prendre une photo de moi.
Quand le mauvais temps est là, je pense que c’est propice pour de belles rencontres, dont on se souvient longtemps. La solidarité, le partage et la vraie communication sont plus faciles dans ces moments.
Quand Philippe me quitte, je lui dis que son sourire a ensoleillé ma journée. Nous avons eu une brève rencontre, mais quel beau souvenir par une journée de pluie, qui au départ, était très ordinaire.
Je termine ma journée avec 53 Km et nous trouvons un camping à 25 Km de Sault Ste-Marie.
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